2001 L’Odyssée de l’Estaque, César janvier 2001

Quartiers Nord Comédie rock

Quartiers Nord sort, enfin, son opérette rock marseillaise, la première du genre et sûrement la dernière. Qui d’autre que ces génies musicaux pouvait réussir pareille entreprise ? Elle s’appelle 2001 Odyssée de l’Estaque. Une épopée homérique qui conte les aventures d’Arblade, héros (« au Q.I de palourde ») à la recherche de sa mère putative (pute hâtive ?), tout au long d’un superbe CD. On y croise des personnages hauts en couleurs comme Toinette ou Toni Scoffoni. Ce dernier étant interprété par le poète marseillais Gilbert Donzel. En parallèle à l’enregistrement de cet album autoproduit, le groupe se produit sur la scène du Gyptis pour donner vie à son délire. La mise en scène est signée Yves Favréga. Pour accompagner ces hurluberlus de la scène rock qui s’improvisent ici acteurs-chanteurs, on retrouve une pro des plateaux, l’exquise et pittoresque Edmonde Franchi. Le tout s’annonce forcément très épicé et servi par une faconde inimitable. De quoi réveiller l’âme de Vincent Scotto, et redonner le goût et la saveur d’une certaine culture que les Marseillais ont eu le tort de mettre aux oubliettes ! C’est d’un véritable patrimoine dont il s’agit !

GILLES B. & VALÉRIE E.

Quartiers Nord, spectacle 2001 L’Odyssée de l’Estaque, presse, César janvier 2001

>> Page du spectacle sur le site

2001 L’Odyssée de l’Estaque, Accents janvier 2001

2001 l’Odyssée de l’Estaque : L’Opérette… façon Quartiers Nord

En vingt ans, Quartiers Nord, grâce à son talent et sa faconde uniques, a marqué de son empreinte la scène musicale marseillaise. En ce début de millénaire, le groupe crée l’événement avec une opérette rock marseillaise au titre prometteur : 2001, l’Odyssée de l’Estaque. Premier rendez-vous au théâtre Le Gyptis du 9 au 13 janvier. Avis aux (nombreux) amateurs :

Cinglés de l’opérette / Et de rock déjanté / De fables guillerettes / Et de blousons cloutés… Les toutes premières rimes de la dernière oeuvre du groupe Quartiers Nord intitulée 2001, l’Odyssée de l’Estaque vous mettent immédiatement dans l’ambiance.

Oui, le groupe mythique marseillais a enfin réalisé son rêve fou : monter une opérette rock marseillaise. Cette idée nous trottait dans la tête depuis la création du groupe, raconte Robert Rock Rossi, figure emblématique du groupe, je nous revois encore avant les répétitions nous amuser en chantant des extraits d’opéras bouffes.

D’ailleurs, si les fans de Quartiers Nord fouillent dans leur mémoire, ils se souviendront de morceaux d’anthologie, issus d’albums anciens, tels que Charles, hymne au clodo chantant ou Elle vendait des panisses, cocktails déjà réussis entre un rock souvent hard et l’opérette. Mais alors, pourquoi s’est-il déroulé tant de temps avant l’éclosion de cette opérette ? La faute aux vicissitudes de la vie d’un groupe. Malgré neuf albums et plus de vingt années de carrière, Quartiers Nord a connu de longues pauses. C’est pourquoi, cette opérette marque une sorte de renaissance du groupe, explique Rock. La preuve, l’autre fondateur de Quartiers Nord, le guitariste hors pair Alain Loise Chiarazzo, est (re)venu pour composer les musiques de 2001, l’Odyssée de l’Estaque tandis que Robert Rossi et Gilbert Donzel, qui faisaient partie aussi de l’équipe de départ, se sont chargés des paroles.

De plus, ce trio a été suivi par toute une série d’artistes au talent avéré : les comédiens Edmonde Franchi, Marie Démon, Frédéric Achard, sans oublier le metteur en scène Yves Fravéga. Pour ne citer qu’eux car, lors des représentations où les musiciens jouent en direct, ils sont une dizaine sur scène à échanger mots et chansons aux saveurs et aux couleurs marseillaises. En effet, à travers une intrigue forcément délirante – on est habitué et c’est ce que l’on aime chez Quartiers Nord -, la vedette principale est Marseille : Une fois de plus, nous faisons une déclaration d’amour à notre ville même si c’est en évoquant ses travers. C’est d’ailleurs une des forces des Méridionaux de se moquer d’eux-mêmes, indiquent les créateurs de cette opérette. Ce spectacle – et c’est une surprise – est également un hommage appuyé au music-hall marseillais : Notre pari est de faire découvrir aux amateurs de rock pur et dur, l’esprit de nos bien-aimés mais néanmoins glorieux prédécesseurs : Alibert, Darcelys, Réda Caire et tant d’autres. Ce terme d’opérette ayant été préféré à celui de comédie musicale car il est bien plus évocateur et surtout populaire. 2001, l’Odyssée de l’Estaque est enfin l’occasion de replonger dans différentes musiques du 20ème siècle, car durant plus d’une heure trente, le rock se heurte joyeusement au musette, mais aussi au reggae et au blues. Bref, un moment unique comme seul Quartiers Nord a toujours su en créer.

Pour découvrir l’Opérette-rock 2001, l’Odyssée de l’Estaque, il y a deux façons : sur scène et en direct du 9 au 13 Janvier au théâtre Gyptis, ou encore les 9 et 10 Février à l’Espace Culturel Busserine. L’autre possibilité – mais les deux sont conseillées – est le CD qui reprend tous les morceaux du spectacle avec, de plus, un livret qui vaut vraiment le détour. A vous de voir et… d’entendre.

Quartiers Nord, spectacle 2001 L’Odyssée de l’Estaque, presse, Accents janvier 2001

>> Page du spectacle sur le site

2001 L’Odyssée de l’Estaque, La Provence 6 janvier 2001

ROCK-OPERETTE AU GYPTIS – Les 24 ans d’Odyssée de Quartiers Nord

Avec 2001 l’Odyssée de l’Estaque, sur scène au Gyptis du 9 au 13 janvier, le groupe Quartiers Nord réalise la surprenante synthèse entre hard-rock et opérette marseillaise.

Créé en 1977 par Robert Rock Rossi et Alain L’oise Chiarazzo, Quartiers Nord est une des plus vieilles « institutions » culturelles marseillaises encore en activité. Qu’ils nous pardonnent ici de les nommer « institution » alors que justement les institutions en place, tout comme les structures privées, se sont généralement trop peu intéressé à leur cas, mais en 24 ans de perpétuelle activité musicale, le groupe a fait la démonstration d’un talent original, lequel talent a permis la naissance de dix albums (celui de 2001 l’Odyssée de l’Estaque, d’ores et déjà en vente, étant le dixième).

Le problème avec Quartiers Nord, ou peut-être le malentendu, car ce n’est pas, artistiquement parlant, un problème, c’est que leur talent est précisément « original », qu’il ne correspond à rien dans l’univers commercial musical, ni à rien non plus dans un univers culturel plus « officiel ». Quartiers Nord, depuis ses débuts en réalité, et en cela 2001 est une sorte d’aboutissement, pratique de manière plus ou moins croisée le hard-rock le plus sévère et le bel canto le plus grandiloquent. Avec Marseille pour épices. Le seul hard-rock au début, avec peu d’interférences du chant, de l’opéra ou de l’opérette, si ce n’est quelques trémolos exagérés à certains moments et l’aveu fait une fois par Rossi (le chanteur et meneur de la troupe) qu’il a toujours, en privé, chanté pour lui des airs d’opéra italien. Mais au fil des années on a bien senti l’interférence interférer. De plus en plus. Leur hard-rock initial a eu des tentations bluesy et jazzy, et puis, dans les années 90, s’est déjà beaucoup tourné vers l’opérette marseillaise. Que l’on se repasse l’album Basilic instinct, et l’on y redécouvrira quelques perles créées par le groupe, et qui font allégrement penser a une version trash de l’œuvre du regretté Vincent Scotto. 2001 poursuit sur cette voie et amène une sorte de sérénité au groupe dans ce difficile cross-over des genres. 2001 l’Odyssée de l’Estaque, au-delà de son jeu de mots (facile) avec le livre d’Arthur C. Clarke et le film de Stanley Kubrick 2001 l’Odyssée de l’Espace, a le mérite d’offrir une oeuvre cohérente malgré ses ingrédients de base disparates.

Une véritable oeuvre pour la scène

Si le disque est sorti en décembre dernier, 2001 l’Odyssée de l’Estaque n’en est pas moins une oeuvre conçue totalement pour la scène. C’est une véritable opérette, avec ses parties chantées et ses parties jouées par de véritables comédiens, la différence avec les opérettes passées étant que celle-ci incorpore une bonne dose de rock et même de hard-rock. L’expérience est originale aussi en ce sens que les musiciens seront sur scène, réellement, en fond de plateau, les comédiens placés devant eux. L’argument de l’histoire fait référence, quant à lui, à toute une série de thèmes marseillais. Cela commence par l’abandon du bébé Arblade – dans une poubelle. Il est élevé par Angèle, femme de ménage au cœur d’or amoureuse de Réda Caire. Or Angèle, à sa mort, dévoile à Arblade son secret : il est le fils illégitime du chanteur (Réda Caire) avec une groupie anonyme. Arblade part donc à la recherche de sa vraie maman, il va croiser sur son chemin un certain nombre de (pittoresques) personnages, à travers des événements marseillais tels qu’un aïoli géant à Mourepiane, ou une partie de pêche à Corbières, autant de quartiers du Nord de Marseille bien entendu.

Mise en scène par Yves Fravéga (par ailleurs collaborateur éminent de la compagnie Cartoon Sardines), 2001 l’Odyssée de l’Estaque est interprétée à la comédie et au chant par Marie Démon, Edmonde Franchi, Gilbert Donzel, Robert Rossi, Frédéric Achard, et interprété musicalement par Alain Chiarazzo, Étienne Jesel, Guillaume Bonnet et Thierry Massé.

Patrick Coulomb

Quartiers Nord, spectacle 2001 L’Odyssée de l’Estaque, presse, La Provence 6 janvier 2001

>> Page du spectacle sur le site