Quartiers Nord (discographie QN01)
  • 1. On m’appelle le gros

    (Rossi/Chiarazzo)

  • 2. Curé de peu de rien

    (Rossi/Chiarazzo)

  • 3. Chagrin de banlieue

    (Rossi/Chiarazzo)

  • 4. Le Demeuré du R’n’R

    (Rossi/Chiarazzo)

  • 5. Quartiers Nord

    (Rossi/Chiarazzo)

  • 6. Partouze à 6 à minuit moins dix

    (Rossi/Chiarazzo)

  • 7. Passe-moi le papier

    (Rossi/Chiarazzo)

  • 8. Blondo le travelo (Live/Bonus CD)

    (Rossi/Chiarazzo)

  • 9. On m’appelle le gros (Live/Bonus CD)

    (Rossi/Chiarazzo)

Musiciens

Helenio « L’ois » Chiarazzo Guitares & vocaux
Philippe « Aldo » Troïsi Guitares & vocaux
Roberto « Rock » Rossi Vocal
Francesco « Woodfinger » Linget guitare basse
Christian « penbrique » Cabassut Batterie

Équipe

Management Pascal Dubonnet (Pasquale) Bernard Buelens (Le Belge)

Sonorisation Christian Sciara (Décibel)
Transport en commun Patrick Rotyli (Jimi)
Prise de son Gilly Bell (Claviers sur 3 et 7)
Enregistré au studio Gilly Bell/Ventabren (Avril 1980)

Mastering Risk (Salon) [Octobre 1999]
Photos et pochette originale Vincent Costarella
Graphisme livret CD, photos Denis Rocchia [Orkéo]

LP (vinyl) 1980

CD (réédition remasterisée à tirage limité) 1999
Rabiot enregistré en public au théatre du moulin le 25 mai 1985

RÉSURRECTION D’UN VINYLE CULTE

« QUARTIERS NORD 001 », premier opus /disque de chevet des pastaga-addicts, remasterisé, est réédité en CD !

Entre la fin de l’épopée punk , et le début de celle, encore plus destroy, du mitterandisme , alors que l’immense majorité de nos rappeurs actuels étaient plus coutumiers des Pampers « modèle 3-5 kilos », que des dictionnaires de rimes, (loin de nous d’accréditer l’idée colportée par certains esprits chagrins, selon laquelle rien n’aurait vraiment changé à ce sujet…) en ce début de eighties flamboyantes, que se passait-il donc sur le front de l’agit’prop culturel bucco-rhodanien ? Pas grand-chose en vérité, jusqu’au jour où cinq minots des cités nord-marseillaises, plus pétris de Led Zep et de Zappa, que de Maria de Rossi ou de Michèle Torr, décidèrent de plaquer leurs mots et leurs névroses post-pubères sur des musiques élégamment survoltées…

Prenant comme patronyme l’appellation toponymique des lieux où ils traînaient leurs clarks à franges et leurs imitations de Stratocaster en formica dans une ambiance de néoréalisme italien, ils enregistrèrent avec l’enthousiasme et la fraîcheur de leur touchante immaturité, leur premier vinyle en 1980, aux défunts studios Gilly Bell, structure improbable à la déglingue maintenue dans un état de marche relatif par de multiples rajouts de chatterton et de matériaux divers tels que trombones, chewing-gums et emballages de ces derniers…

Malgré des conditions techniques dignes d’un studio roumain du début du siècle, (prise de son du Néolithique, matériel du Crétacé supérieur), ils accouchent de concert et dans la joie du fidèle compagnon de Teppaz de quelques privilégiés : le cultissime et à jamais épuisé « QN 001 », avec Rock’, sorte de Bernie Bonvoisin pagnolesque hirsute, émergeant sur la pochette noire et blanc, de son biotope naturel : une poubelle de HLM sur fond de terrain vague. Dès les premiers sillons, l’énergie juvénile et débridée de nos jeunes amis éclate aux tympans béats du néophyte subjugué, avec des titres aussi pimpants que « On m’appelle le gros / On m’a trouvé dans une poubelle à la Belle-de-Mai », hymne délicatement ciselé de riffs hargneux par Alain Chiarazzo et Philippe Troïsi, les deux seuls guitar-héros barlettans de toute la riche histoire du rock’n’roll… ( Barlettan :de Barletta, dans les Pouilles, Italie du Sud).

Le reste du disque, d’inspiration pas totalement ano-sexo-adolescente, mais quand même un peu, déroule ses assauts avec « Le curé de peu de rien », hymne passablement anti-clérical au point d’avoir subi une censure radiophonique en Suisse Romande (Le curé de ma paroisse est une broque, souvent sa main se glisse dans mon froc…), « Chagrin de banlieue », « Le demeuré du Rock’n’roll »…(on m’a enfermé dans un asile de folles…), « Quartiers Nord », « Partouze à six à minuit moins dix », morceau Zappien par excellence, avec passages napolitains et twist de baletti, et « Passe-moi le papier », dix minutes dix secondes montre en main de scato-funk médiéval …

Bref, de riches instants de bonheur remasterisé, de sains instants de détente pour les petits et les grands, un pont jeté entre les générations, réunissant ferveur le rocker quadragénaire bedonnant au catogan poivre et sel, et son fils boutonneux au regard bovin, gavé de jeux vidéo ridicules et de rythmes binaires bas de gamme…

Le non-initié tiquera certainement à la lecture de ce pamphlet dithyrambique, mais les vrais connaisseurs apprécieront cette réédition à sa juste valeur : celle d’un joyau inestimable exhumé du passé, d’un voyage dans un temps retrouvé par les miracles de la technologie digitale ! Portez la nouvelle aux quatre coins de l’univers connu, appelez tous vos amis : le vieux Quartiers Nord nouveau est arrivé !!!

(Extrait des archives iconographiques Rock’n’Roll de l’époque : une évocation allégorique céleste de nos petits amis…)

Jean-Marc Valladier
à l’occasion de la réédition CD en 1999